Vers un traité mondial sur la pollution plastique : une semaine pour la nature, le climat et la protection des océans

La semaine dernière, plusieurs événements ont contribué à une meilleure compréhension de la conservation de la nature, de la transition climatique et de la lutte mondiale contre les déchets plastiques océaniques, et à renforcer la mobilisation mondiale.

Pour faire avancer les connaissances sur la conservation de la nature et proposer des nouvelles pistes d’action, le Congrès Mondial l’UICN à Marseille (du 3 au 11 septembre) a été d’une importance capitale. Au cours de la session plénière intitulée Our Freshwater Global Risk – Taking Actions to Reverse the Trend, la pollution plastique a été décrite comme un problème mondial, ajoutant une pression au déclin de la biodiversité en eau douce (83 %). Le représentant de Conservation X Lab, Dr Alex Dehgan, a rappelé que la diversification des acteurs pour trouver des solutions à ce fléau est essentielle pour la conservation de la nature. Par exemple, les microplastiques sont présents partout et pas seulement en milieu maritime : 35% des microplastiques proviennent du lavage de nos vêtements, et 50% des fibres, même naturelles, contiennent des microplastiques. Au-delà de la conservation, il s’agit bien de repenser nos systèmes de production, en trouvant par exemple des solutions telles que « faire pousser nos textiles, utiliser du kombucha pour les fabriquer ou du lait gâté pour produire du cuir et créer des solutions plus créatives et durables », a expliqué le Dr Dehgan.

A Genève, où se trouve le siège social de The SeaCleaners Swiss, le 7e Festival Alternatiba a été un lieu d’échanges intenses sur la question de la transition climatique du 30 août au 4 septembre. En présence de représentants de The SeaCleaners, une table ronde, organisée à l’Université de Genève, a traité d’un sujet de plus en plus central dans les réflexions visant à préserver l’environnement : « Plastique et Climat : est-ce le même combat ? » Les panélistes, venus de tous les horizons de la Genève Internationale, ont démontré à quel point les deux questions demeurent complexes. Le Center for International Environmental Law, représenté par Nikki Resih, a situé le contexte en à travers une synthèse des principales conclusions des rapports « Plastic and Climate » et « Plastic and Health ». Florian Breider, de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne, a présenté les dernières tendances de la recherche sur la pollution plastique et son impact environnemental. Le secrétaire exécutif des Conventions de Bâle, de Rotterdam et de Stockholm, Rolph Payet, a rappelé l’importance de ces traités et ce qu’ils signifient pour le travail des défenseurs du climat et des acteurs de la pollution plastique. Tandis que le représentant d’Earthjustice, Yves Lador, a expliqué comment la Genève internationale pouvait contribuer au travail de réduction du plastique et à la réussite de la transition énergétique, un enjeu majeur et urgent pour la planète, qui doit mobiliser tout un chacun.

@Alternatiba Leman

L’une des nouvelles les plus importantes partagées au cours de la session a été annoncée par Marie-Pierre Meganck (de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement) qui participait à la Conférence ministérielle sur les déchets marins et la pollution plastique en compagnie de Rolph Payet. Cette conférence ministérielle était organisée conjointement par les gouvernements de l’Équateur, de l’Allemagne, du Ghana et du Vietnam. Pour la première fois, de nombreux pays ont déclaré que le plastique n’était pas seulement un problème de pollution marine, mais qu’il devait être traité en tant que problème systémique mondial.

Dans leurs déclarations finales, les États membres ont déclaré : « En raison de la nature des chaînes d’approvisionnement et de valeur mondiales, du commerce des déchets plastiques et du flux de plastique dans l’océan, le défi de la pollution plastique et des déchets marins est transfrontalier et de portée mondiale. Les approches actuelles, limitées géographiquement et ne considérant que des parties du cycle de vie des plastiques, se sont avérées insuffisantes. […] Une action urgente est nécessaire à tous les niveaux, notamment en fixant des objectifs communs, en élaborant des cibles et des plans d’action concrets, en prenant des mesures énergiques et en renforçant la coopération et la prise de décision régionales et mondiales, sur la base des dernières données scientifiques disponibles. […] Ainsi, nous soulignons la nécessité d’un accord mondial, aligné sur l’Agenda 2030 et les objectifs de développement durable, qui repose sur une vision claire et commune avec des objectifs ambitieux, des indicateurs appropriés et les mesures nécessaires pour atteindre l’élimination ou la minimisation de tous les impacts négatifs du plastique tout au long de son cycle de vie, y compris la réduction significative et l’élimination progressive des rejets directs et indirects de plastique dans l’environnement, les alternatives durables et la réduction de la production de plastique vierge. »

The SeaCleaners, et tous les acteurs visant à réduire les plastiques dans notre environnement, ne peuvent que saluer cette prise de position forte. L’accord mondial s’ajoutera à d’autres conventions et traités pour accentuer la pression sur le plastique mal utilisé et mal géré. Cela permettra également d’examiner la question de manière global, depuis les changements de comportements et d’usages des consommateurs à la prise en compte de l’ensemble du cycle de vie des matériaux plastiques.

L’équipe The SeaCleaners Suisse ainsi que la Directrice Scientifique de l’assocation ont représenté notre ONG à Alternatiba et sont allés à la rencontre du grand public pour présenter le projet Manta etnos opérations en cours, au moment où notre bateau de dépollution le Mobula 8 est en route pour mener ses premières missions en Indonésie et au Sri Lanka.

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