Homo sustainabilis : l’Economie circulaire, un nouveau modèle économique pour l’industrie de la mode.

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Date de publication 30 mars 2020

Auteurs Marques, António D.; Marques, Anastasia; Ferreira, Fernando. SN Applied Sciences : 2 (DocId: 2) 12019.

Sources Homo Sustentabilis : circular economy and new business models in fashion industry (2020)

DOILink https://doi.org/10.1007/s42452-020-2094-8

Résumé

Résumé :

La surconsommation de vêtements et d’accessoires de mode est une réalité qui s’est massivement développée au cours des dernières décennies, liée à la croissance économique mondiale. Les cycles de vie des articles de mode deviennent plus courts, gouvernés par le “fast fashion” de l’industrie et entretenus par les désirs des consommateurs (mais pas les besoins).

L’obsolescence programmée est essentielle pour cette stratégie économique, réduisant le cycle de vie des produits à quelques semaines. Mais ce court laps de temps d’utilisation des tissus avant leur élimination cause un énorme problème environnemental. Un comportement de surconsommation de la mode conduit à une utilisation excessive des ressources naturelles (principalement des fibres et de l’eau) et de l’énergie, générant des millions de tonnes de déchets textiles chaque année. Il nécessite un modèle de transition pour apporter la durabilité au travers de l’économie circulaire.

En fin de vie, les textiles sont très complexes à traiter car contenant de nombreux types de fibres synthétiques et naturelles en mélange et par la multitude d’accessoires (boutons, fermetures éclair, articles métalliques, plastiques, étiquettes…). Il faut penser à de nouveaux modèles économiques, axés sur les approches de l’économie circulaire, où l’Homo sustentabilis a le rôle principal. La responsabilité sociale des entreprises peut être intégrée aux nouveaux défis et opportunités évalués par l’Industrie 4.0, qui répond à la demande environnementale et sociale du millénaire et des Générations Z.

Avis The SeaCleaners :

Cet article décrit la prise de conscience de l’industrie de la mode, en général, quant à la surconsommation que ses pratiques économiques ont mis en place. Saisonnalités, évènementiel, campagnes de promotions… incitent les consommateurs à remplir leurs armoires tout au long de l’année pour un usage très limité, voire parfois à usage unique. La prévalence des fibres synthétiques, polyesters, polyamides… et leur mélange avec d’autres résines et des fibres naturelles est un casse-tête pour le recyclage.

Actuellement, la bonne conscience des consommateurs est achetée par les containers de collecte à partir desquels les vêtements utilisables vont être redistribués aux plus démunis et le reste être utilisé pour fabriquer des couvertures non-tissées. Cette approche donne l’impression d’une filière de recyclage bien en place, mais en fait la fin de vie des vêtements n’est pas gérée, seule la durée de vie des fibres est augmentée. Face à l’hyperproduction de vêtements, ces solutions ne sont pas viables sur le long terme et conduisent inévitablement à la production de déchets. Dans les pays où les déchets urbains ne sont pas bien gérés, beaucoup de débris flottants en mer sont composés de textiles au côté des débris plastiques.

L’industrie 4.0 est présentée comme une solution potentielle permettant d’intégrer l’économie circulaire. Ce nouveau concept industriel présente l’intégration du monde virtuel et de l’hyper-connexion dans l’entreprise. Ainsi les consommateurs finaux connectés pourront directement agir sur les processus de production et commander leurs produits avec un grand niveau de personnalisation. Il est vrai que le passage dans un modèle économique en « flux tiré » a déjà fait ses preuves pour réduire les stocks dans différentes industries, comme celles de l’automobile et ainsi réduire la surproduction et les invendus.

Toutefois il apparait clairement que ce modèle est optimisé pour apporter des gains aux industriels sans prendre en considération l’hyperconsommation générée artificiellement chez les consommateurs. De plus, ce modèle prévoit une utilisation massive de robotique, pour répondre aux exigences de productions personnalisées dans des laps de temps très courts. La place de l’humain est au centre du débat sur l’industrie 4.0. Peut-être que l’augmentation massive du nombre de chômeurs apportera une solution à la consommation excessive d’articles de mode…

Les connaissances intuitives de la génération Y sur le monde virtuel de l’informatique et les exigences de la génération Z sur les modèles sociétaux vont probablement apporter d’autres solutions qui ne sont pas encore envisagées par les industriels. L’économie circulaire bien pensée, dès l’expression du besoin réel du consommateur et par l’écoconception des produits, est certainement le premier pas en avant dans ce sens.

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