SELAMAT PAGI ! Les opérations de The SeaCleaners se développent en Indonésie

The SeaCleaners lutte contre la pollution plastique dans les pays les plus exposés et a pour objectif d'encourager la transition vers des modèles d'économie circulaire à travers le monde.
En 2021, l’association a franchi une étape capitale et très attendue dans son développement : ses débuts en Indonésie !

Sur place, notre représentante, l’océanographe Priska Widyastuti travaille avec les acteurs locaux afin de mener des actions communes, tandis que le Mobula 8 s’apprête à embarquer pour le pays aux milles îles. 

Découvrez l’interview de Priska Widyastuti, son parcours et ses missions au sein de The SeaCleaners : le portrait d’une océanographe passionnée, engagée dans la lutte contre la pollution plastique.  

Qui es-tu, Priska ?   

Je suis indonésienne, je suis née sur une petite île de Sumatra appelée Tanjung Pinang. Depuis la fin de mes études il y a sept ans, je travaille dans le domaine de l’environnement marin, avec une expertise en physique océanographique.
Mon parcours m’a amenée à travailler sur divers projets environnementaux, en cherchant et en expérimentant la meilleure approche possible pour protéger et utiliser les ressources marines de manière durable. Je suis maintenant représentante de The SeaCleaners en Indonésie.  

Quelle est ta formation, et pourquoi as-tu choisi ce domaine de travail et d’études ?   

J’ai fait des études en sciences marines, tant en licence qu’en master.
Depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours aimé (et j’aime toujours) les sciences. Apprendre comment la planète fonctionne et comment un phénomène peut se produire à cause d’une réaction naturelle m’a toujours étonnée.
C’est ma mère qui m’a suggéré d’étudier l’environnement marin. Peu de personnes en Indonésie travaillaient dans ce domaine (l’océanographie), du moins à cette époque (il y a plus de 10 ans). Elle pensait que nous devions changer les choses car notre pays est entouré d’océans.  

En étudiant la science océanographique, je pouvais faire quelque chose à ce sujet tout en vivant ma passion pour la science. Pendant mes études, j’ai appris beaucoup de choses sur l’océan. J’étais hypnotisée par la beauté sous-marine et tous les processus complexes. Ainsi, lorsque j’ai obtenu mon diplôme, j’ai continué dans cette voie et j’ai travaillé en particulier dans l’océan indonésien, où la biodiversité marine est très importante et où une circulation océanique massive (vents, courants…) a lieu. J’ai ensuite travaillé pour une société de conseil en environnement au sein de son unité de développement marin et côtier, tout en poursuivant mon master en sciences marines. J’ai eu l’occasion de participer à de nombreux projets différents, de la pêche durable à la conservation des océans.  

Quelle est ta mission au sein de The SeaCleaners ?   

Ma mission à The SeaCleaners est de développer et de mettre en oeuvre des actions afin d’aider à résoudre les problèmes de déchets (en particulier la pollution plastique) en Indonésie. Je travaille sur cette mission avec le soutien de l’équipe en France pour différentes activités : aspect technique à travers la collecte et la gestion des déchets, sensibilisation, éducation, communication, et recherche scientifique.  

Quels sont les projets sur lesquels tu travailles en ce moment avec The SeaCleaners ?  

Nous développons actuellement quelques projets en Indonésie, à la fois en mer avec le bateau Mobula 8 et sur terre avec un projet d’amélioration de la gestion des déchets. 
Le Mobula 8 est le bateau de nettoyage polyvalent de The SeaCleaners qui est prévu pour collecter les déchets dans les eaux calmes indonésiennes, dans les rivières ou les estuaires avant que les déchets se déversent dans l’océan.
Nous sommes en train d’identifier les endroits en Indonésie où Mobula 8 peut être le plus performant.
Nous pensons qu’il faut également traiter le problème à sa source. C’est pourquoi l’équipe opérationnelle travaille sur un projet d’amélioration de la gestion des déchets par le biais d’une approche intégrée, de la sensibilisation à la collecte et à la valorisation des déchets plastiques à terre. Nous essayons également de développer des missions scientifiques pour aider à améliorer les approches et soutenir la collecte d’informations pour les activités de recherche.  

 Pourquoi as-tu rejoint The SeaCleaners, que souhaites-tu accomplir en travaillant avec The SeaCleaners ?   

Dans le passé, je fermais les yeux sur la pollution plastique. Utiliser des matériaux plastiques était une habitude : boire avec des pailles en plastique, utiliser des sacs en plastique… Mais les gens autour de moi m’ont fait remarquer à quel point cela menaçait l’environnement, et cela m’a ouvert les yeux. Grâce au soutien et aux informations disponibles, je me transforme peu à peu en prenant conscience de l’impact de mon habitude et en modifiant mon comportement. En rejoignant The SeaCleaners, j’espère pouvoir contribuer davantage en mettant en oeuvre des actions qui aideront à restaurer ou à améliorer l’état de l’environnement naturel. Puisque l’éducation que j’ai reçue sur la pollution plastique a pu me changer, je crois maintenant que nous pouvons encourager plus de gens à travers les actions que nous menons.  

Comment l’équipe des opérations travaille-t-elle sur le terrain en Indonésie ?   

L’équipe opérationnelle est en train d’établir des partenariats avec le gouvernement et les organisations locales. Nous recueillons des informations sur les problèmes et les solutions potentielles, nous identifions les besoins et nous formulons le soutien et l’approche que nous pouvons adopter pour résoudre ces problèmes.  

Comme nous le savons déjà, l’éducation est importante. Les campagnes de sensibilisation et d’éducation sont essentielles pour que de plus en plus de personnes prennent conscience du problème. Mais sans action, les connaissances que nous recevons sur le danger et sur la manière d’éviter la pollution plastique n’empêcheront pas les problèmes de se produire. Nous devons également appliquer ce que nous apprenons. C’est pourquoi, en travaillant avec des associations locales, l’équipe associe éducation et action. Et en cours de route, nous travaillerons avec des scientifiques indonésiens pour mieux comprendre la situation d’un point de vue scientifique et partager les connaissances.  

Quels sont tes objectifs en matière de lutte contre la pollution plastique marine ? 

J’aimerais que les gens comprennent le danger de la pollution plastique, qu’ils cessent de faire comme si de rien n’était et qu’ils adoptent un mode de vie fondé sur la conscience écologique et le développement durable. Nous respecterions alors vraiment la nature et pourrions profiter de sa beauté, sans la détruire par la pollution.
J’espère que nous pourrons atteindre cet objectif un jour, même si cela sera difficile et prendra beaucoup de temps, vu le taux de consommation actuel. Néanmoins, je reste persuadée que nous pouvons faire encore mieux pour y parvenir.
Commencer par de petits actes, mais ne pas s’arrêter là : transformer ces petits actes en actions de plus en plus importantes et encouragez les gens autour de vous.

Qu’est-ce qui te passionne dans la vie ?   

J’aime étudier et apprendre quelque chose de nouveau, et partager mes connaissances avec les autres. Lire un nouveau livre, essayer des bricolages, apprendre sur des événements historiques… Tout ce qui pourrait m’améliorer, me faire acquérir de nouvelles connaissances et être utile non seulement pour moi mais aussi pour les autres personnes autour de moi. Je suis toujours curieuse de découvrir la cause de quelque chose, et l’impact qui en résulte.  

Quel est ton meilleur souvenir de l’océan ?   

Mon meilleur souvenir est celui des magnifiques récifs coralliens et des poissons lorsque je nage dans l’océan. Observer la façon dont ils bougent et interagissent entre eux est toujours une expérience unique et mémorable pour moi. Malheureusement, ce souvenir (et bien sûr l’océan) est pollué par les plastiques et d’autres polluants nocifs, et j’attends avec impatience le jour où je pourrais de nouveau nager dans un océan dénué de tout plastique.

Grace à son travail et les efforts collectifs de notre pôle opérationnel, le Mobula 8 pourra débuter ses missions dans quelques mois en Indonésie. Découvrez toutes les caractéristiques de ce bateau de dépollution !

Vous avez trouvé cet article utile ?